Depuis quelques années, les Camerounais ont découvert un concept nouveau : « Le Marketing d’influence ». Tout le monde l’utilise à tout vent. Une expression devenu quasi structurelle auprès des marques que des consommateurs. Dès lors qu’on en parle, directement elle renvoie à des mots tels que : notoriété, visibilité, rentabilité… Mais au fait, que signifie réellement « Marketing d’influence » ? C’est au travers de cette interview que Monsieur Bapa Yves, fondateur de l’agence de Branding Pondo Creativ & PondoPix et Certifié Branding strategist pour mieux nous expliquer et comprendre ce nouveau modèle et donner son avis sur la question.
Briss Mag: Pourriez-vous vous présenter en quelques lignes afin que notre communauté vous connaisse mieux ?
Bonjour Briss Mag. Je suis Bapa Yves Bertrand, entrepreneur, fondateur de Pondo Creativ, une agence de branding et de design qui existe depuis 5 ans au Cameroun. J’exerce le métier de branding strategist & designer.
Briss Mag: Est-il possible d’avoir une définition exacte et acceptée du marketing d’influence ? Si oui, pourriez-vous nous la donner ?
Pour moi, c’est tout simplement une branche du marketing qui répond au besoin de visibilité des marques en utilisant des personnes ayant des auras assez fortes sur le digital (et plus) et qui ont la capacité de pousser leurs audiences à une action souhaitée.
Briss Mag: Pour certains, le nombre de followers est le critère principal pour qu’une agence ou une marque s’intéresse à un influenceur. Quel est votre avis ?
Le nombre de followers peut être intéressant dans certains cas et creux dans d’autres. Il n’est pas gage de qualité de l’audience pour l’objectif qu’on se fixe. Ce qui importe premièrement c’est le bon choix de l’influenceur. Est-ce qu’il colle à la marque ? Est-ce qu’il partage les valeurs de la marque ? Est-ce qu’il va vraiment s’investir pour la marque ? Est-ce qu’il connait la marque ? Quelle est la qualité de son audience par rapport au secteur de la marque ? Est-ce que cette audience peut aider la marque dans son objectif ?Tout ceci doit être pris en compte.
Briss Mag: Avez-vous deux ou trois exemples de campagnes d’influence récentes qui vous ont marquées ?
Je dirai :
- Moustik Le Karismatik qui a lié son image à la marque de bière Kadji de la société brassicole UCB. C’est une union qui semble logique car elle lie 2 réussites camerounaises qui sont parties du plus bas. En plus de cela, l’univers créé par l’influenceur convient au quotidien des consommateurs de bières de ce type.
- Francis Nganou pour la campagne « Imbattable » de la marque de technologie MTN. Un mariage parfait pour la circonstance de la campagne.
Briss Mag: On pense également à tort que le métier d’influenceur est “simple”. Qu’il suffit de poster quelques photos et des stories où l’on vante un produit. Quel est votre avis sur ce préjugé ? Qu’est-ce qui différencie un “bon” d’un “mauvais” influenceur ?
Le métier est nouveau donc pas encore reellement codifié. En plus les barrières à l’entrée son faible. Il est normal donc que l’on s’interroge dans ce sens. Comme pour tout métier, il faut de l’ardeur, de la constance, de la curiosité et beaucoup d’amour. De façon plus factuelle, un bon influenceur doit avoir une audience forte et qualitative, doit être spécialisé dans un domaine pour plus d’impact et de maitrise, doit apprendre à connaitre profondément les marques pour lesquelles il est sollicité, doit avoir des valeurs fortes, doit être vertueux et cohérent chaque jour sur ce qu’il est.
Briss Mag: Quels sont les indicateurs pour mesurer l’impact d’une campagne d’influence ?
Tout dépendra de l’objectif de l’annonceur. Il y’a des campagnes pour la notoriété, pour des objectifs financiers, …. L’influenceur devra pourvoir permettre à la marque d’atteindre ces targets qui sont généralement définis à l’avance.
Briss Mag: Si je vous dis, comme ça:” influenceur Cameroun”: Quel nom vous vient directement à l’esprit ? Et pourquoi ?
Francis Nganou. En termes de personal branding au Cameroun, il n’y a pas mieux aujourd’hui. Toutes les marques qui soit partagent les mêmes valeurs que lui ou tournent autour de son secteur d’activité gagneraient à travailler avec lui. Que ce soit pour des objectifs quantitatifs ou qualitatifs, il peut pousser son audience à l’action. Tout simplement parce qu’il a des valeurs fortes auxquelles il ne déroge pas même pour de l’argent. Il n’y a pas mieux que la fidélité à ses valeurs et un storytelling puissant pour fidéliser une audience qui deviendra facilement fan ou followers engagés.
En outre, être influenceur pour moi résulte d’une reconnaissance préalable qu’on vous donne lorsque vous avez brillé dans un secteur particulier et que vous pouvez avoir un impact significatif sur votre audience. Ainsi les influenceurs peuvent provenir de tous les secteurs d’activité connus aujourd’hui. Que ce soit considéré comme métier pour moi est un maladroit. Mais bon, nous verrons comment évoluent les choses dans ce monde en perpétuel mouvement.
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