La mortalité des PME est un fléau qui frappe de nombreux pays en développement, et le Cameroun n’échappe malheureusement pas à cette tendance. Les obstacles sont nombreux, allant de la faiblesse des infrastructures et des institutions, à la concurrence intense en passant par les difficultés d’accès aux financements, les coûts élevés de la main-d’œuvre et la dépendance aux marchés publics. Ces facteurs mettent les PME en danger et les empêchent de prospérer.
Le cas de BVS, entreprise prometteuse dirigée par un leader expérimenté issu du groupe SABC, est une illustration parfaite de la fragilité de ces entreprises. La fermeture de cette société pose la question de la performance individuelle versus l’effet de groupe. Si certains dirigeants réussissent grâce à leur talent, leur expérience et leur vision, ils sont souvent aidés par un environnement favorable, qui leur permet de maximiser leur potentiel. À l’inverse, la dépendance aux marchés publics peut rapidement transformer une entreprise en champ de ruines si les conditions politiques ou réglementaires viennent à changer.
Pour surmonter ces défis, il est essentiel de mettre en place des stratégies adaptées à l’environnement économique et politique. Tout d’abord, un environnement favorable à l’entrepreneuriat doit être créé. Cela passe par des infrastructures de qualité, des réglementations efficaces et des politiques de soutien à l’innovation et à la croissance des entreprises. Les PME doivent également chercher à diversifier leurs sources de financement, afin de ne pas dépendre exclusivement des marchés publics. Pour cela, elles peuvent explorer des opportunités de marché au-delà de leur marché local, et se tourner vers des investisseurs privés ou des fonds d’investissement.
En outre, les PME doivent mettre l’accent sur l’efficacité opérationnelle, la réduction des coûts et la maximisation de la qualité de leurs produits ou services. La compétitivité est en effet un facteur clé de réussite pour les entreprises, qui doivent constamment s’adapter aux changements de l’environnement économique et à la concurrence. Pour cela, une collaboration accrue avec d’autres acteurs du secteur privé, tels que les partenaires commerciaux et les associations professionnelles, peut également contribuer à renforcer la résilience des PME.
En somme, la réussite des PME au Cameroun dépend en grande partie de la capacité des entrepreneurs à s’adapter à un environnement économique et politique en constante évolution. En mettant en place des stratégies efficaces, les PME peuvent non seulement survivre, mais également prospérer dans un marché compétitif et instable.
Marcel Tsimi Thibault est senior Manager et CEO de l’agence Otenticity
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