Ekambi Brillant est l’un des rares artistes de sa génération à avoir su se mettre en avant. On peut dire sans risque de se tromper qu’il a été le précurseur du personal branding à une époque où cette notion préoccupait très peu d’artistes. Son nom « Brillant », et son surnom « Mot’a Muenya -l’homme célèbre- » en disent long sur la démarche de l’homme. C’est dire que dès le départ, il avait un plan de carrière axé sur le branding personnel, sur l’éclat, l’étincelant, et la starmania.
Mais il ne se limitait pas au simple emballage, il était un artiste profondément inspiré qui a influencé les grands noms comme Marthe Zambo, Aladji Touré, Angélique Kidjo…sa musique était un parfait mélange de sensations émotionnelles et de succès commercial. Si tout ce qui brille n’est pas or, il fera disque de diamant en 1975 avec son album « Africa Oumba », écoulé à plus de 4 millions de copies. Le génie n’avait même pas encore 30 ans.
Très tôt dans sa carrière, il se montre apte à accompagner les plus grandes marques et entreprises dans son pays. Sa chanson « Alane Mba » pour la compagnie aérienne Cameroon Airlines demeure un classique dans l’esprit des gens, nous étions alors en 1975 quelques années après le lancement de la CAMAIR par le président Ahidjo. Il faut aussi préciser que le Président Ahidjo était un fan invétéré d’Ekambi Brillant.
L’année d’après, sans trop attendre, il va produire une chanson pour la SONEL (Société Nationale d’Électricité) intitulée « Mouayé » qui veut dire lumière.
Il a aussi chanté pour les Impôts du Cameroun et tout récemment pour le Port de Kribi. Il y a quelque temps seulement, avant de nous quitter, il réclamait encore ses droits au Port de Kribi pour cette chanson.
A ce propos, il va affirmer dans un entretien au quotidien LE JOUR que « J’ai chanté pour les sociétés d’Etat au Cameroun. La Camair, la Sonel, le Port de Kribi… Pour certaines, c’était par patriotisme, et pour d’autres c’était de la publicité. Je vais vous dire quelque chose de très important. Ces publicités ne m’ont rien rapporté. J’ai signé des contrats avec des structures qui ne m’ont jamais versé la totalité de mon argent. Sur 200 millions de Fcfa, les Impôts ne m’ont donné que 20 millions de Fcfa. La Camair et la Sonel ne m’ont rien donné. Je ne sais pas si c’est exprès, mais, quand on travaille avec les institutions étatiques, les dirigeants ne veulent pas nous donner l’argent qui nous revient de droit. Voilà comment marche notre pays »
A la question de savoir pourquoi Ekambi Brillant l’artiste était le plus proche des marques avec ses œuvres artistiques, Heyndricks Bile affirme que « peut-être, parce qu’il était un authentique faiseur de tubes », aussi, « il y a toujours eu ce présupposé autour de lui que tout ce qu’il touche devient or, un peu comme Petit Pays ».
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