Yannick Tientcheu est l’une des figures les plus importantes du marketing au Cameroun et en Afrique francophone. Il a roulé sa bosse durant plus de 20 années dans les plus grands groupes telcos comme Orange, MTN, et des groupes de banques comme UBA, Banque Atlantique et aujourd’hui AFG en tant que Directeur Marketing. Nous avons eu un échange exclusif avec celui qui est désormais auteur, avec ses deux livres “les hommes aiment le célibat” et “les femmes cherchent le mariage” publiés chez les éditions du Muntu en juin 2024.
Bonsoir Yannick Tientcheu, vous êtes connu comme un expert en marketing, mais aujourd’hui, nous accueillons un auteur. Pouvez-vous nous expliquer ce changement de cap ?
J’ai toujours été passionné par l’écriture et la lecture. Le marketing est une passion tout comme l’écriture, et j’en ai plusieurs autres. Tout comme le basket -j’ai d’ailleurs été champion du Cameroun plusieurs fois quand je jouais au basket- et la musique, le cinéma aussi. J’ai toujours rêvé d’être acteur. En plus, je suis diplômé d’un baccalauréat littéraire et fils d’un professeur de lettres, qui a écrit plusieurs livres. J’ai lu beaucoup de livres d’auteurs comme Saint-Exupéry. J’ai beaucoup écrit des poèmes quand j’étais plus jeune. J’aimais les alexandrins, mais écrire en prose, c’est ce que je préférais. C’est quelque chose que j’ai en moi depuis très longtemps.
Existe-t-il un lien entre votre métier de marketeur et votre passion pour l’écriture ? Comment ces deux domaines se complètent-ils ou s’influencent-ils mutuellement ?
Oui, il y a un lien évident. La communication, que ce soit en marketing ou en écriture, repose sur la capacité à bien utiliser les mots pour toucher et influencer les gens, développer des sujets et défendre des points de vue. Ma profession demande des compétences en storytelling, ce qui est également essentiel en littérature. La différence réside dans les sujets traités : en marketing, je développe des marques, alors qu’en écriture, j’aborde des sujets de société.
Avec un agenda aussi chargé, occupant des postes de haut niveau dans diverses grandes entreprises, comment avez-vous trouvé le temps pour écrire ?
Pour moi, écrire n’est pas une tâche ni un travail, ce n’est pas contraignant, c’est une passion. De la même manière que certains se détendent au bord de la mer, voyagent ou sortent avec des amis le week-end, moi, j’écris. C’est contradictoire ce que je vais dire, mais ma créativité se déploie encore plus lorsque je fais autre chose que le marketing. C’est pourquoi, pour être plus créatif dans le marketing, je fais autre chose qui ouvre mon esprit. Lorsque j’ai du temps, les week-ends et jours fériés, j’écris. J’ai un blog depuis quelques années où je partage mes écrits. C’est un hobby.
Pourquoi avez-vous choisi de publier deux livres simultanément ? Y a-t-il une raison particulière derrière cette décision ?
Je l’ai fait pour deux raisons. La première est inspirée par l’esprit de Martin Luther King, qui a dit : « Si tu es balayeur de rue, balaie de telle sorte que personne ne puisse le faire mieux que toi. » Autrement dit, tout ce que tu fais, fais-le bien. J’ai décidé de me lancer et de publier mes premiers ouvrages de manière remarquable. La deuxième raison est que je voulais raconter une histoire de manière plus impactante. Plutôt que de faire un livre sur deux sujets à la fois, j’ai préféré en faire deux, pour aborder deux points de vue différents, hommes et femmes. C’était la meilleure manière de me mettre des deux côtés, car en tant qu’écrivain, on doit se mettre à la place de ses sujets, comme en marketing, où l’on se met à la place du client.
Connaissant votre personnalité détendue et décomplexée, à quoi doivent s’attendre les lecteurs ? Est-ce que vos livres reflètent ce côté relaxé ou sont-ils plus sérieux et académiques ?
Je suis resté fidèle à moi-même. Je ne prétends pas être quelqu’un d’autre. Les lecteurs préfèrent l’honnêteté, la franchise et la transparence, et j’en suis fier. J’ai écrit depuis très longtemps, principalement de la poésie, mais pour publier, je me suis dit qu’il fallait changer quelque chose pour attirer les lecteurs. J’ai donc choisi d’écrire avec de l’humour noir, du sarcasme, et une pointe d’auto-dérision et d’ironie. C’est drôle, léger et relaxant, ce qui rend la lecture plus agréable. J’ai gardé cette particularité camerounaise en mélangeant français et anglais, avec des mots de francamglais. Les premiers lecteurs m’ont dit qu’ils n’aimaient pas lire mais qu’ils n’ont pas pu s’arrêter une fois qu’ils avaient commencé, grâce à mon style particulier. C’est ce que je recherchais. J’attends maintenant le retour des autres lecteurs pour voir si j’ai atteint mon objectif.
En quoi ces ouvrages reflètent-ils votre signature personnelle en tant qu’épicurien ? Comment vos lecteurs retrouveront-ils cette essence dans vos écrits ?
Être épicurien, c’est la doctrine d’Épicure : profiter de chaque moment, de chaque instant, de sa famille. J’aime dire que je suis un épicurien. Mes ouvrages abordent des sujets importants, de société et d’actualité, comme le mariage, la religion, l’amitié, la famille et l’éducation des enfants. Le mariage est l’une des plus vieilles institutions au monde, et aujourd’hui, beaucoup de couples se séparent après un an, certains ne se marient pas, et d’autres regrettent de l’être. J’ai trouvé judicieux d’aborder ce sujet avec mon sens de l’analyse, en tirant des moralités et en donnant des conseils de manière impartiale. Sous chaque titre de mes livres, on peut lire “l’avis selon épicurYann”, un jeu de mots entre épicurien et Yannick, et un autre jeu de mots entre la vie et l’avis. Mes livres traitent de plusieurs faits de société et de vie, avec un style riche et diversifié : le mariage, la religion, l’amitié, l’éducation des enfants. Je décris les maux en finissant par des conseils, pour aider les lecteurs à profiter d’une vie épanouie.
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