Selon les témoignages récoltés sur la proximité des artistes avec les marques avant les années 2000, on a noté que les artistes parfois se laissaient aller dans la spontanéité et non le calcul. Les produits de forte consommation faisaient partie de la vie des gens, et en parler dans leurs travaux artistiques venait parfois d’une intention innocente et désintéressée.
Le cas de Jean Miché Kankan est assez parlant. Il ne cessait de parler de la 33 export dans ses sketchs, de l’exposer partout où il allait. Mais à bien fouiller, il est fort probable qu’aucun contrat ne soit jamais passé entre lui et les Brasseries, de manière officielle ou officieuse.
Dans le sketch « la fille du bar », la 33 Export est mise en scène de manière flagrante ; ce qui a même pu évoquer quelques soupçons et rumeurs. Quand Kankan retrouve la fille de joie au bar, il fait semblant de lui demander ce qu’elle boit, et elle répond de manière accentuée la “33’’ et elle insiste : bien glacée. Et la table sur laquelle ils sont assis expose la “33” pendant que les autres bières sont retournées pour cacher l’étiquette.
Lorsqu’ils partent « manger » le poisson braisé bien « pimenté », la vendeuse demande encore à la fille de joie de Kankan quelle qualité de bière elle veut boire. Elle répond une fois de plus « la 33’’ », et on lui demande « glacée ? » et elle de répondre « toujours ». Dans ce bar, le branding de la “33” est mis en avant.
A la suite d’un témoignage avec Jacky Moiffo, qui a été un voisin proche de Kankan à Mvog Ada, il explique que même dans la vraie vie, Kankan était un amoureux de la 33 export. Chaque fois qu’il était assis dans un bar, il commandait seulement la 33’’. On ne peut pas nier que ce placement a été un caviar pour les Brasseries. Mais à quel prix ?
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