Pour Sam Mbende, « si Petit Pays avait été au Nigéria, il serait l’artiste africain le plus riche ». Ceci vient confirmer les multiples sorties de Petit Pays, qui a longtemps reproché le fait qu’il ne soit pas traité à sa juste valeur dans son pays. Comparé aux artistes de son niveau comme Koffi Olomidé ou Youssou Ndour, Petit Pays a parfois eu le sentiment d’être traité comme un artiste ordinaire, alors que toute l’Afrique sait qu’il a été durant de longues décennies, un artiste phénoménal.

Certains ont pensé qu’avec son approche un peu vulgaire, provocatrice, trop sexiste, dévergondée, parfois border-line, choquante, il était difficile d’associer son image à celle des gros partenaires, des grandes firmes et multinationales pour les campagnes ou les concerts. Mais Petit Pays est un casseur de codes, il ne se conforme à rien, il crée ses propres règles et fonctionne comme il veut. C’est cette liberté, cet esprit libertin, qui a été à l’origine de sa créativité artistique, et lui a donné la vibe pour produire les plus gros succès de l’histoire de la musique camerounaise. Il est, comme son mentor Ekambi Brillant, un faiseur de tubes. Quelqu’un qui à lui seul, en l’espace d’une journée de 1996 a écoulé plus de 50.000 disques pour son double album Classe M-Classe F.

Avec un tel profil, il est difficile de faire sans lui pour une marque qui aimerait faire du chiffre et booster sa notoriété auprès des masses populaires. On l’a vu à la fin des années 90 avec la marque PMUC : « je veux beaucoup de millions, pour me marier, pour donner à manger au village, pour doter la femme de ma vie, PMUC tu me donnes l’envie de détruire le monde et le reconstruire en un jour », « PMUC, fais-moi gagner ». La firme a longuement utilisé la chanson « ça se passe ici » de Petit Pays comme générique de ses campagnes. Dans la chanson “Maestro” publiée en 2002, Petit Pays, maître dans l’art de l’atalaku, citait le nom d’André Giacomoni à 4 reprises. Dans ses chansons, il aimait à l’appeler: le parrain, le modèle, le papa de Vincennes…
Dans les années 2010, alors qu’on pensait qu’il était un has been, Petit Pays va grimper en aura et se positionner à un très grand niveau, surtout avec les marques. Il était déjà connu comme le meilleur canal de diffusion des noms des personnalités les plus importantes du pays à travers sa musique. Son réseau auprès du cercle du pouvoir et des hommes d’affaires a fait de lui un artiste de très haut calibre qui a réalisé de nombreuses choses grâce à l’appui de ces mécènes. Par exemple, c’est lui qui sera choisi par les femmes influentes auprès de la première dame pour composer une chanson pour la fondation CERAC (Cercles des Amies de Chantal Biya).

Alors qu’il n’était pas vraiment l’ambassadeur pour le lancement de Set Mobile au Cameroun, le projet de Samuel Eto’o où il était lui-même l’égérie, Petit Pays a multiplié par 10 la notoriété de la marque lors du concert de lancement en 2011 à Douala. En sortant d’un cercueil sur la scène, Petit Pays a démontré qu’il est un monstre de la communication.
Par la suite, il a été avec Malt’up, la boisson produite par SABC pour concurrencer Malta Guinness. Petit Pays était sur les visuels de campagne, dans les spots TV, et dans les activations terrain. Sa présence a aidé la marque à secouer un peu les lignes, mais pas pour longtemps. Il va aussi peser de son poids pour vulgariser la marque X-NET Phone qui venait de voir le jour vers 2012 en se présentant comme 100% camerounaise. Mais qui n’a pas assez duré non plus.
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