SET MOBILE, LE GRAND BLUFF DU GRAND NEUF? 

Alors que tout lui réussi dans sa carrière professionnelle, juste quelques mois après être devenu le premier joueur de l’histoire à avoir remporté la ligue des champions deux années consécutives avec deux clubs différents, Samuel Eto’o décide de créer  le 11 août 2011 la société Eto’o Telecom SA qui vient avec sa marque de téléphonie mobile “SET’Mobile” .

SET’Mobile sera présentée officiellement aux camerounais quelques mois après (22 décembre 2011) avec une conférence de presse dans la ville de Douala, au cours de laquelle Samuel Eto’o avait donné les motivations de la mise sur pieds de ce projet : « Après mes nombreuses années d’expériences, j’ai compris que la magie de la réussite c’est le travail. Je me suis donc posé la question : Qu’est-ce que je pouvais faire non seulement pour créer des emplois, mais pour créer quelque chose qui serait camerounais ? Alors, nous avons fait des études et avons pensé à Eto’o Telecom et à sa marque SET’Mobile ». Après cette conférence a suivi un méga concert pour le lancement de la marque avec la participation de plusieurs stars de la musique, au stade de la réunification de Douala devant plus de 100 000 personnes venues accueillir SET’Mobile. La marque avait même une chanson dédiée à son honneur « SET Sur 7 » qui était interprétée par Petit-pays, Patience Dabany et X-maleya.

Après ce lancement en grande pompe, les abonnés (50 000 personnes selon l’agence Ecofin) de SET’Mobile à qui ont avait promis le lancement des activités en janvier 2012, ont plutôt attendu 8 mois ( 21 juillet 2011) avant de pouvoir se rendre dans des agences à Yaoundé ou Douala et activer leur carte SIM afin de pouvoir recevoir et passer des appels. Les premiers abonnés qui avaient acheté à 1000 francs leur SIM lors du concert recevaient après activation 2500 francs de crédit de communication gratuit. SET’Mobile ne disposant pas de son propre réseau était en partenariat avec Orange. La marque utilisait des numéros de téléphone commençant avec le préfixe « 92 », et selon le site Ecofin, la minute d’appel vers Set’Mobile était de 70 Fcfa, le chrono à la seconde était de 1.4 Fcfa soit 84 francs la minute. Pour les appels vers les autres opérateurs, la minute était à 100 francs en option classique et 1.8 Fcfa à la tarification à la seconde soit 108 fcfa la minute.

 La marque se revendiquait également le titre de premier opérateur mobile Virtuel ( Mvno) en Afrique. Les utilisateurs par contre n’étaient pas satisfaits car les opérateurs existants proposaient déjà les mêmes tarifs que SET’Mobile. Quelques mois plus tard, malgré les promesses de révision des tarifs, rien n’a changé. Les populations commencent à se plaindre et SET’Mobile commence à perdre en clientèle. Dans la foulée également, Samuel Eto’o remplace le français Charles Guéret à la direction générale de l’entreprise. La vie au sein de l’entreprise n’est plus sereine, le magazine Digital Business indiquait d’ailleurs plusieurs licenciements et également des démissions en juste trois mois d’exercice comme celle du directeur de la communication Patrick Épée.

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 Paradoxalement, le partenaire de SET’Mobile offre désormais des tarifs plus abordables aux clients. On a par exemple Jean Vincent Tchienehom qui affirmait que Samuel Eto’o avait été trompé par Orange lors de la négociation de sa convention. Il déclarait ceci : «  Eto’o a été trompé par Orange, il s’est fait avoir. Il a très mal négocié les tarifs. On n’a pas besoin de sortir de HEC pour comprendre qu’il aurait fallu qu’il achète la minute à Orange à 30 fcfa, ce qui lui aurait permis de la vendre à son client à 40 soit 20 fcfa moins que Orange ».

Personne ne sait jusqu’aujourd’hui en quelle année l’entreprise SET’Mobile a réellement fermé ses portes; mais vers la fin d’année 2013, sa présence ne se faisait plus réellement sentir sur la sphère de la télécommunication. Petit à petit, malgré l’annonce d’une renégociation avec le partenaire Orange par la nouvelle équipe de Eto’o Telecom comme annonçait le magazine Jeune Afrique, SET’ Mobile a finalement fini par disparaître.

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